Altho renforce son ancrage au territoire
Le succès de ses chips amène Altho à bâtir une nouvelle usine, alors que les engagements pris dans sa filière lui permettent d’être labellisée Agri-Éthique.
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Vingt-neuf ans après l’entrée en production de sa première usine à Saint-Gérand (Morbihan), l’entreprise Altho produit une chips sur deux consommées en France ; sa marque Brets est devenue la deuxième marque nationale dans un marché progressant de 3,5 % par an. Sa gamme de chips aromatisées, forte aujourd’hui d’une trentaine de saveurs, l’a propulsée sur le podium. Son usine bretonne et celle du Pouzin (Ardèche) arrivant à saturation, le chipsier français devrait lancer d’ici fin 2024 la construction d’un troisième site de production (face à l’usine actuelle) pour une capacité de 15 600 t de chips s’ajoutant aux 50 000 t actuelles et équivalant à 1 400 ha de production (200 producteurs).
Une usine qui devrait consommer un minimum d’eau, l’industriel ayant déjà réduit sa consommation de 25 % par kg de chips en deux ans. « Nous saturerons progressivement la nouvelle usine et prévoyons d’augmenter nos ventes de 2 000 t/an, explique Laurent Cavard, PDG d’Altho. La France manque de capacité de production sur un marché en croissance et importe 40 % des chips consommées ; nous sommes le seul acteur pouvant en créer. » Ce nouveau site va permettre aussi de compenser la réduction de capacité de production que va induire la modernisation de l’usine historique pour améliorer la qualité de vie au travail.
95 % de renouvellement
L’entreprise Altho a pris racine dans la filière pomme de terre industrielle lancée en 1991 par le groupe Glon pour apporter un complément de revenu aux éleveurs laitiers contraints par les quotas. Cette filière fut développée avec les négoces bretons travaillant en nutrition animale pour le groupe. « Puis Alain Glon a eu l’idée de monter une usine de chips afin de mieux valoriser la pomme de terre bretonne », relate Laurent Cavard, qui est aussi son gendre.
Aujourd’hui, la filière continue de fonctionner sur les mêmes principes : une production qui reste marginale sur les exploitations, des contrats tripartites annuels, renouvelés à 90-95 %, une récolte achetée en totalité et une valeur ajoutée assurée. « Les agriculteurs n’ont pas à investir puisque les travaux de plantation et d’arrachage sont faits par une ETA et le stockage est réalisé dans nos installations ou par des prestataires, avance Philippe Quennemet, responsable appro d’Altho. C’est un système très libre pour le producteur. »
80 000 t de stockage
Ce fonctionnement s’applique à 80 % du volume approvisionnant les usines et qui est produit par les négoces du réseau Impaact, de la Bretagne jusqu’à l’Auvergne et au Sud-Ouest. Les 20 % de volume restants sont achetés sur le marché libre, par le biais de courtiers, essentiellement en Hauts-de-France, et pour une infime partie dans les Landes afin d’avoir les premières primeurs fin juin. Altho travaillant avec des variétés primeurs et tardives sélectionnées pour la chips avec un taux de matière sèche élevé (23-24 %).
Un volume de stockage de 80 000 t permet de faire la jonction entre deux campagnes, 75 % étant assurés par des prestataires (dont les négoces) et 25 % par Altho. La qualité du stockage est cruciale avec une température à 8-9 °C et une fumigation à base d’huile de menthe ou de Dormir. « Une pomme de terre est traitée au maximum deux fois au stockage. Et pour les interventions en parcelle, nous avons une liste plus restrictive que la réglementation. Nous voulons minimiser au maximum les résidus, sachant qu’un kilo de chips concentre 3,7 kg de pommes de terre », précise Philippe Quennemet.
Avec le développement du stockage en palox (lire encadré), la traçabilité peut être assurée pour une partie de la production et se concrétise par le nom du producteur sur le paquet de chips. Les engagements pris à travers les cahiers des charges et sa politique contractuelle permettent d’ailleurs à Altho d’être labellisée Agri-Éthique depuis l’an dernier. Une distinction qui s’inscrit dans sa dynamique RSE concrétisée par le label PME + obtenu dix ans auparavant.
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